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L'Interview d'un authentique antiquaire

   Eric Roux, 58 ans, est un passionné d’art japonais. Depuis maintenant 6 ans, il vit de sa passion. Suite à sa reconversion professionnelle, il est devenu antiquaire aux puces de Saint-Ouen, le plus grand marché d’antiquités d’Europe. Intéressé par ce métier, nous l’avons interviewé pour vous…

Entretien avec Eric Roux, antiquaire.

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Antoine Roux : Bonjour M. Roux !

 

Eric Roux : Bonjour !

 

AR : Déjà, pouvez-vous me présenter rapidement votre métier ?

 

ER : Je suis antiquaire d'art asiatique spécialisé plus particulièrement dans le Japon. Je travaille aux puces de St-Ouen dans le Marché Venaison. Je travaille samedi, dimanche et lundi (journées de vente).

 

AR : Qu’est-ce qui vous a amené à faire ce métier ?

 

ER : Une passion est née vers 25-30 ans...Et du fait d'un licenciement économique je me suis reconverti.

 

AR : Donc vous n’avez pas fait d’études menant à proprement parler au métier d’antiquaire ? 

 

ER : Bien qu’aillant des notions artistiques, je n’ai pas fait d’études particulières pour devenir antiquaire. Il n’y a pas par ailleurs de parcours universitaire type. C’est avant tout un métier de passion qui s’apprend dans les livres et dans la pratique. Cependant, le métier se transmet souvent de père en fils ou des brocanteurs décident de passer le pas.

 

AR : Le fait de ne pas avoir fait d’études, était-ce un handicap à vos débuts ?

 

ER : Ça n'a pas été un handicap mais je n'avais pas le sens du commerce au début...

 

AR : Pensez-vous que les puces soient un bon endroit pour débuter en tant qu’antiquaire ? 

 

ER : Les puces sont LE meilleur endroit pour débuter, beaucoup de grands antiquaires ont commencé ici…

 

AR : Quelles sont selon vous les qualités requises pour être un « bon » antiquaire ?

 

ER : Pour être un bon antiquaire, il faut avoir l'amour des objets et de leurs histoires. Il faut évidemment aimer chiner également !

 

AR : Quelle est la journée type d’un antiquaire lorsqu’il est dans sa boutique ?

 

ER : J’ouvre ma boutique, je la prépare (nettoyage, mise en place des nouveaux arrivages et des portants, etc…) et j’attends le client comme tout commerçant. Parfois, je passe des coups de téléphone à des potentiels acheteurs intéressés par les nouveaux arrivages. 

 

AR : Que fait-il le reste du temps (hors week-end de vente) ? 

 

ER : Je viens souvent le jeudi ou le vendredi (journées sans vente) pour également préparer la boutique. Ces jours-là, j’effectue un nettoyage plus important ou je réarrange la vitrine. Le reste des jours de la semaine, je chine dans les brocantes ou sur internet, je me rends à des ventes dans Paris, souvent à Drouot, je fais ma comptabilité, ou j’effectue de menues restaurations sur certaines œuvres.  Le travail d’un antiquaire ne se résume pas à attendre le client dans sa boutique, loin de là. 

 

AR : Vous arrive-t-il parfois de vendre autre chose que des antiquités japonaises ? Pourquoi ?

 

ER : Il peut m’arriver d'acheter un objet qui n'est pas japonais si je sais qu'il peut intéresser quelqu’un.

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AR : Qu’est ce qui se vend le plus ? Pourquoi selon-vous ?

 

ER : Je ne vends pas un objet plus qu'un autre même si en ce moment les kimonos sont en vogue.

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AR : Ou vous fournissez-vous principalement en marchandise ? 

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ER : Je trouve mes objets à 60% sur Internet, 30% Drouot et 10% en chinant dans les brocantes, foires, etc…

 

AR : D’où proviennent principalement vos marchandises ? 

 

ER : Mes objets proviennent principalement du Japon ou de Chine même s'il est possible de trouver des objets en France puisqu’il existe une fascination pour l'Orient depuis une centaine d'années.

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AR : Pensez-vous que le commerce en ligne prend une place importante dans le marché de l’art à l’heure actuelle ?

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ER : Oui Internet a changé les tarifs, les affaires se font plus rapidement.

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AR : La majorité des antiquaires ont-ils déjà sauté le pas du numérique (commerce en ligne, promotion sur réseaux sociaux …) ou cela reste-il encore un métier basé sur la vente réelle et le contact humain ?

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ER : Il faut absolument qu'un contact humain persiste mais il est indéniable qu'internet prend désormais une part importante dans le marché de l’art. Il faut en profiter ! Celui qui l'ignore aura de plus en plus du mal à se maintenir face à la concurrence. 

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AR : Seriez-vous prêt à accepter des stagiaires ?

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ER : Oui j'ai déjà pris des stagiaires un ou plusieurs WE.

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AR : Pour finir, quelles sont vos perspectives d’avenir ? 

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ER : J’espère ouvrir prochainement une boutique en ligne pour exploiter d’avantage les opportunités d’internet et pourquoi pas une autre boutique dans Paris.

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AR : Merci pour votre temps. 

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ER : Merci à vous ! 

 

 

Éric ROUX

Adresse : Stand 157, allée 02, 99 rue des rosiers, 93400, Saint-Ouen

Tel : 0661427657

Mail : eric.roux31@laposte.net

 

Propos recueillis par Antoine Roux

ENTRETIENS

1er novembre 2016 - Antoine Roux

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Je m’appelle Antoine, J’ai 19 ans et j’habite à Paris. Actuellement en seconde année de la double licence droit-histoire de l’art, j’envisage de m’orienter dans le marché de l’art ou le management culturel. Passionné de cinéma, de culture pop, de nouvelles technologies et d’art italien de la renaissance, mes articles seront autant hétéroclites que mes passions !

Antoine Roux

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