top of page
25 août 2017 - Héloïse de Baudus

Peggy Guggenheim, Pour l'Amour de l'Art

ACTUALITÉ

   Sorti en France le 26 juillet, le documentaire de Lisa Immordino Vreeland, Peggy Guggenheim, La collectionneuse, nous offre un portrait éclairé de la femme passionnée qu’était Peggy Guggenheim.

 

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

A l’origine de ce documentaire, de précieuses interviews de Peggy retrouvées et réagencées pour nous offrir un film de plus d’une heure et demi. Rythmé par de nombreuses interventions d’experts en art, ce film l’est aussi par des témoignages de la biographe de Peggy ainsi que de ceux de ses amis et des personnes l’ayant côtoyée. Par ce condensé de témoignages, on parvient à saisir à la fois la personnalité haute en couleur de la collectionneuse ainsi que son environnement familial, tout en suivant son parcours remarquable et sa passion pour l’art de son siècle. Le documentaire nous offre donc une vision à la loupe de cette drôle de dame.

 

Au moyen de ce documentaire, le nom des Guggenheim, aujourd’hui célèbre grâce aux musées de New York, fondé par l’oncle de Peggy, et de Bilbao, renaît à travers le portrait d’une femme fascinante et insaisissable.

 

Tantôt timide et complexée, tantôt extravagante et imbue d’elle-même, Peggy a marqué les esprits de son époque et son importante collection d’œuvres s’impose désormais comme un témoin inestimable de l’art du XXème siècle.

 

Si la liste de ses amants est aussi longue que la liste des œuvres qui sont passées entre ses mains, Peggy Guggenheim a toujours su accepter les critiques et les jugements qui n’impactaient ni son amour pour l’art ni sa volonté de réunir une collection entièrement dédiée aux artistes de son temps. 

 

Le documentaire s’intéresse d’abord à la famille Guggenheim, revenant notamment sur la mort du père de Peggy, disparu dans le naufrage du Titanic.

 

La biographe de la collectionneuse souligne la solitude de celle-ci après cet épisode tragique, Peggy se sentant alors affaiblie face à ses oncles qui comptent parmi les personnes les plus riches de l’époque. Elle décide de ne pas faire d’études, se passionnant pour la promotion des talents de son temps et, en 1938, elle ouvre à Londres la galerie Guggenheim jeune. Bien qu’elle n’ait existé qu’un an et demi, la galerie renaît dans le documentaire grâce aux archives qui nous montrent les tracts publicitaires des prestigieuses expositions qui y ont eu lieu. Ont été exposés chez Guggenheim jeune Cocteau, Brancusi ou encore Kandinsky, alors inconnus du paysage artistique britannique.

 

Le documentaire se propose également de revenir sur le rôle primordial que Peggy  Guggenheim a joué pendant la guerre. Dans un climat où l’art moderne est menacé par la doctrine nazie, Peggy se constitue une collection de cent vingt-cinq pièces comprenant des œuvres de Brancusi, Fernand Léger, Miro, Magritte, Tanguy, Giacometti, Max Ernst ou encore Mondrian, et ce pour une valeur globale de 40 000 dollars qui semble, aujourd’hui, largement dérisoire.

 

Le reportage met en exergue la difficulté de la tâche de Peggy Guggenheim à faire acheminer, en pleine période de conflits, sa collection d’œuvres d’art considérées par les codes hitlériens comme « dégénérées ».  La collection atterrit dans la galerie Art of this Century qui voit le jour à New York en 1942. L’agencement inédit de celle-ci, élaboré grâce aux précieux conseils de Marcel Duchamp, permet alors l’abolition des frontières entre le visiteur et l’œuvre.

 

Le film retrace fidèlement tout le parcours de Peggy Guggenheim jusqu’à la création de son musée à Venise, œuvre et fierté de sa vie. C’est après la guerre que Peggy y achète le palazzo de ses rêves. A sa mort en 1979, la collection est léguée à la fondation Guggenheim avec pour condition sine qua non de rester à Venise, où le musée Peggy Guggenheim accueille des millions de visiteurs chaque année.

 

Le fil conducteur du documentaire est sans aucun doute l’amour de Peggy pour l’Art. Il offre un magnifique panorama de la richesse artistique du XXème siècle, rythmé par les nombreux mouvements, prises de position et manifestes, le tout accompagné des mélodies jazzy des années 1940-50. Les témoignages nous font comprendre que, toute sa vie durant, Peggy n’a jamais cherché le bénéfice ni la fortune, son seul souci étant d’agrandir sa collection et de l’offrir à la postérité comme un précieux témoignage des artistes qu’elle a aimés et promus.

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

Peggy Guggenheim, La collectionneuse, portrait d’une passionnée actuellement en salle.

 

 

Héloïse de Baudus

À PROPOS DE L'AUTEURE 

Héloïse de Baudus

J'ai 18 ans et suis en première année de Droit/Histoire de l'art. Parmi mes hobbies : les voyages, les salles de ventes et partir à la rencontre d'acteurs du marché de l'art.

Source : Arsenale Creativo

Source : Allocine

bottom of page